« Montrez ce que Ianoukovitch et Poutine font à notre peuple ! »
Devant la poste centrale de Kiev, non loin des toilettes de fortune dégageant une odeur asphyxiante, huit corps ont été posés à même le sol. Huit des 35 victimes – selon le décompte provisoire du ministère de la santé – dans les rangs des combattants de Maïdan, après l'offensive improvisée de ce matin. Plus de 290 personnes ont été hospitalisées. Pour quelques centaines de mètres repris, le prix à payer donne le tournis.
Les corps sont enroulés dans des couvertures. Un papier dérisoire repose sur leur torse, retenu par un caillou, un gros éclat de l'un des milliers de pavés arrachés aux trottoirs. La feuille énonce l'identité et la date de naissance des victimes. « Montrez ce que Ianoukovitch et Poutine font à notre peuple ! », crie une femme, avant de tourner les talons. Deux prêtres prient pour les martyrs. « Gloire aux héros », murmure un combattant, tandis qu'un autre décide de découvrir les morts. Tués quelques heures plus tôt, leur pâleur est glaçante et le sang séché.
« J'ESPÈRE QUE MA FEMME EST FIÈRE DE MOI »
Andriy Malkiv sanglote, le visage noirci. Ce combattant de 27 ans est originaire de Lviv, dans l'Ouest frondeur. Son oncle, Andriy Begdalovitch, 42 ans, est l'une des victimes à nos pieds. Il avait deux filles. Les deux hommes étaient en première ligne, de bon matin, parmi des centaines d'autres. « On a avancé de façon spontanée quand les Berkout ont commencé à reculer, dit le survivant. On voulait reconquérir une partie de notre territoire et saisir le palais d'Octobre, pour pouvoir y loger les nôtres. »
L'oncle a été visé par un sniper. Un tir précis. La balle a évité le bouclier de fortune, est entrée trois centimètres au-dessus de son gilet pare-balles, puis est ressortie dans son dos en traversant ce même gilet. « Il est tombé la main sur le cœur en disant : “J'ai mal” », murmure Andriy. Dans la vie normale, le jeune homme est vigile dans un supermarché de Lviv. Il s'agit de son cinquième séjour dans la capitale pour défendre Maïdan, au sein des groupes d'autodéfense. « J'espère que ma femme est fière de moi », dit-il quand on l'interroge sur sa famille.
OPÉRÉS SUR DES TABLES DE BUREAU
Le nombre important de victimes et de blessés, après les affrontements de la matinée, a déclenché une nouvelle mobilisation générale dans les services médicaux. Le lieu de soin le plus avancé est le bâtiment de la poste centrale. Les corps des morts ont été pour certains amenés à l'hôtel Ukraine, sur les hauteurs de Maïdan, d'autres ici.
Devant la poste centrale de Kiev, non loin des toilettes de fortune dégageant une odeur asphyxiante, huit corps ont été posés à même le sol. Huit des 35 victimes – selon le décompte provisoire du ministère de la santé – dans les rangs des combattants de Maïdan, après l'offensive improvisée de ce matin. Plus de 290 personnes ont été hospitalisées. Pour quelques centaines de mètres repris, le prix à payer donne le tournis.
Les corps sont enroulés dans des couvertures. Un papier dérisoire repose sur leur torse, retenu par un caillou, un gros éclat de l'un des milliers de pavés arrachés aux trottoirs. La feuille énonce l'identité et la date de naissance des victimes. « Montrez ce que Ianoukovitch et Poutine font à notre peuple ! », crie une femme, avant de tourner les talons. Deux prêtres prient pour les martyrs. « Gloire aux héros », murmure un combattant, tandis qu'un autre décide de découvrir les morts. Tués quelques heures plus tôt, leur pâleur est glaçante et le sang séché.
« J'ESPÈRE QUE MA FEMME EST FIÈRE DE MOI »
Andriy Malkiv sanglote, le visage noirci. Ce combattant de 27 ans est originaire de Lviv, dans l'Ouest frondeur. Son oncle, Andriy Begdalovitch, 42 ans, est l'une des victimes à nos pieds. Il avait deux filles. Les deux hommes étaient en première ligne, de bon matin, parmi des centaines d'autres. « On a avancé de façon spontanée quand les Berkout ont commencé à reculer, dit le survivant. On voulait reconquérir une partie de notre territoire et saisir le palais d'Octobre, pour pouvoir y loger les nôtres. »
L'oncle a été visé par un sniper. Un tir précis. La balle a évité le bouclier de fortune, est entrée trois centimètres au-dessus de son gilet pare-balles, puis est ressortie dans son dos en traversant ce même gilet. « Il est tombé la main sur le cœur en disant : “J'ai mal” », murmure Andriy. Dans la vie normale, le jeune homme est vigile dans un supermarché de Lviv. Il s'agit de son cinquième séjour dans la capitale pour défendre Maïdan, au sein des groupes d'autodéfense. « J'espère que ma femme est fière de moi », dit-il quand on l'interroge sur sa famille.
OPÉRÉS SUR DES TABLES DE BUREAU
Le nombre important de victimes et de blessés, après les affrontements de la matinée, a déclenché une nouvelle mobilisation générale dans les services médicaux. Le lieu de soin le plus avancé est le bâtiment de la poste centrale. Les corps des morts ont été pour certains amenés à l'hôtel Ukraine, sur les hauteurs de Maïdan, d'autres ici.
Source : lemonde.fr
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