TF1 dément la mort de Martin Bouygues annoncée par l'AFP: chronologie d'un incroyable loupé
MÉDIAS - C'est l'histoire d'un incroyable loupé qui a tué à tort l'un des plus importants patrons d'industrie de France. Annoncée par l'Agence France Presse (AFP) samedi 28 février en début d'après-midi, la mort de Martin Bouygues a été démentie quelques minutes plus tard par les groupes TF1 et Bouygues. Une journaliste de TF1, chaîne du groupe Bouygues, a aussi indiqué sur Twitter avoir eu Martin Bouygues au téléphone: "Il va bien et est surpris de cette annonce".
Comme c'est son habitude pour les informations les plus importantes, l'AFP a envoyé en début d'après-midi à ses clients (dont Le ZAPPING TV) un "urgent" annonçant la mort de Martin Bouygues. Un titre sans plus de précisions. Quelques instants plus tard, une autre dépêche est publiée, citant le maire d'une commune de l'Orne (Saint-Denis-sur-Sarthon), voisine de celle où Martin Bouygues a une résidence (La Roche Mabile). L'élu est cette fois cité dans cette dépêche de quelques lignes:
""Je ne peux que vous confirmer sa mort. Je le connaissais bien, la famille de son épouse était très engagée dans la vie de la commune".
La même dépêche indique que l'agence de presse a également contacté les pompiers, qui ont confirmé être intervenus à La Roche Mabile pour un décès, sans toutefois identifier la victime. Dans le même temps, Reuters, une autre agence de presse, a également communiqué la mort de Martin Bouygues, mais en citant France Info, la radio tirant elle-même ses informations de...l'AFP.
Cette alerte a dans la foulée été reprise et publiée sur leur site Internet par de nombreux médias, dont Le ZAPPING TV. Nombreux sont ceux, dont Le ZAPPING TV là encore, à avoir envoyé des alertes mobiles à leurs lecteurs. Comme les sites de presse, les chaînes d'information, en continue consacrent alors leur antenne à cette disparition annoncée. Regardez dans la vidéo ci-dessus comment BFMTV a durant son direct annoncé puis démenti l'information.
Mais quelques minutes après les premières dépêches, le compte Twitter de LCI publie plusieurs messages pour démentir au nom de la direction du groupe TF1 l'information donnée par l'AFP.
Plusieurs tweets concordants plus tard, Le ZAPPING TV et les autres médias qui avaient annoncé la mort de Martin Bouygues (Le Monde, Le Parisien, Le Figaro, entre autres) publient des rectificatifs, certains dépubliant leurs premiers articles, les autres effectuant des mises à jour.
Plusieurs minutes après, l'AFP publie une nouvelle dépêche intitulée "TF1 et Bouygues démentent la mort de Martin Bouygues", dans laquelle le groupe Bouygues "dément formellement le décès de son PDG et déplore qu’une telle rumeur ait pu se propager". Une dépêche dans laquelle la directrice de l'Information de l'agence, Michèle Léridon, présente des excuses "à Martin Bouygues, à ses proches, à son groupe, ainsi qu'à tous nos clients" et annonce l'ouverture d'une enquête interne "pour comprendre comment une telle faute a pu être commise".
Le PDG de l'AFP Emmanuel Hoog a lui aussi présenté ses excuses.
"Il y a bien un monsieur Martin qui est mort ce matin"
Contacté par FTVI, le maire de Saint-Denis-sur-Sarthon, Michel Julien, parle d'une incompréhension avec le journaliste de l'AFP pour expliquer cette fausse alerte: "Il y a bien un monsieur Martin qui est mort ce matin, mais ce n'est pas Martin Bouygues. Le journaliste (de l'AFP, ndlr) m'a parlé de cette mort et j'ai confirmé que Monsieur Martin était décédé".
Michel Julien a maintenu sa version auprès de BFMTV:
"Le journaliste m'a dit 'M. Martin est décédé', j'ai dit oui", a-t-il expliqué, ajoutant: "Je suis très surpris, je ne savais pas qu'on parlait de Martin Bouygues. Il y a une erreur phénoménale, on ne m'a pas parlé de Martin Bouygues. C'est une surprise totale. En réalité je me suis fait piéger. Il y a un Martin qui est décédé, je le connaissais bien (...) je suis navré d'une telle confusion".
Une version qui semble confirmée par l'AFP elle-même dans la dépêche révélant son erreur: "Sur la base d'une alerte obtenue d'une source parisienne habituellement fiable, l'AFP avait tenté d'obtenir des confirmations. L'information erronée a ensuite été diffusée sur la base d'un malentendu", écrit l'agence de presse.
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