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Elles n’hésitaient pas à faire preuve d’une rare violence, sur des personnes particulièrement vulnérables, avant de les dépouiller de leurs bijoux et de leur argent. Deux jeunes femmes ont été condamnées à 9 ans de prison, ce mercredi 21 janvier, par la cour d’appel de Paris après avoir été reconnues coupables de quinze vols par étranglement sur des retraitées domiciliées dans la capitale et en Ile-de-France.

Des faits commis à l’été 2012.

A l’issue de leur procès, les deux agresseures, Dina Demnati, 25 ans et Nabila Oulad-Zemmouri, 27 ans, de nationalité espagnole et marocaine, ont été reconduites dans leur cellule des prisons de Fresnes (Val-de-Marne) et de Fleury-Mérogis (Essonne). Les deux jeunes femmes ont vu leur peine assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’une interdiction définitive du territoire français.

Seize agressions durant l'été 2012

Ces deux jeunes femmes, placées en foyer à leur adolescence puis tombées dans la prostitution, avaient été condamnées, en première instance, il y a quelques mois, pour cette même série de faits à 7 ans de prison. Elles avaient décidé de faire appel de cette peine. Elles devront désormais purger deux années supplémentaires de détention.

Au cours de l’été 2012, en l’espace de trois semaines, quinze retraitées — dont douze, âgées de 71 à 91 ans — ainsi qu’un homme de 86 ans avaient été ciblés par ce duo très déterminé, au comportement de prédateur.

Après avoir littéralement étranglé leur victime pour lui faire perdre connaissance, elles lui dérobaient ses biens, puis prenaient la fuite. «Une d’entre elles maîtrisait parfaitement la technique pour déclencher l’évanouissement d’une personne par asphyxie en lui enserrant le cou avec un bras, à la manière des commandos, relate un proche de l’affaire. Cette méthode est connue sous le nom de vol à l’étouffé. La plus jeune se glissait derrière les victimes alors qu’elles se trouvaient dans le hall de leur immeuble. Sa complice, elle, arrachait les bijoux et dérobait l’argent de ces retraitées qui avaient été préablablement repérées dans la rue».

Une alliance arrachée avec les dents

Ces deux jeunes femmes avaient finalement été arrêtées quelques semaines après les faits en Espagne, où elles étaient déjà recherchées pour une série d’agressions similaires à Barcelone. Leur première agression remonte au 29 juillet 2012.

Ce jour-là, vers 16 h 45, Geneviève*, 81 ans regagne son immeuble situé dans le XVIe arrondissement de Paris. Alors qu’elle se trouve dans le hall, elle voit surgir deux jeunes filles. L’une la saisit aussitôt au niveau du cou avant de lui compresser le larynx. La retraitée perd connaissance. A son réveil, sa chaîne, son bracelet, ses alliances en or, ainsi que sa montre et son sac à main ont disparu. Le même scénario se reproduit ensuite pratiquement tous les deux jours dans de nombreux arrondissements de la capitale, mais aussi à Versailles (Yvelines), Puteaux, Montrouge (Hauts-de-Seine), Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) et Argenteuil (Val-d’Oise).

Le 15 août 2012, vers 21 heures, c’est une retraitée de 91 ans qui est victime de cet insatiable duo. Le lendemain, c’est au tour d’une quinquagénaire, accompagnée d’un bébé de 8 mois, de subir les assauts des deux prédatrices. Le 17 août 2012 encore, un homme de 86 ans est dévalisé. « Devant la difficulté à lui enlever une alliance, une des deux suspectes n’avait pas hésité à lui arracher avec les dents, confie un enquêteur. Au cours d’un des vols, les deux filles avaient été filmées, par des caméras de vidéosurveillance, grimées en infirmière en train de suivre une de leurs victimes dans la rue».

leparisien

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